Bonjour à tous et a toutes,
Heureuse Année 2012! qu'elle maintienne notre santé, qu'elle ajoute à notre vitalité; qu'elle installe un coussin d'air sous nos plantes de pieds et nous donne de l'élan pour vivre et aimer ce, ceux et celles qui vous entourent; qu'elle nous décide à dire "je t'aime" chaque matin avant qu'il ne soit trop tard; qu'elle apaise notre cœur, qu'elle nourrisse notre âme, et qu'elle ravive notre gout du bonheur.
J'espère que les fêtes de fin d'années et le passage au nouvel an se sont passés comme vous le souhaitiez. Pour notre part, c'était notre premier Noel loin de la famille Lavoie aux USA. Nous avions pris l'habitude de passer Noel chez mes beaux-parents à Boston, MA ou chez "Aunt Kathy" (la tante de Matthew) a Chesapeake Beach, MD. Chaque année, les enfants étaient noyés de cadeaux et de cookies en tous genres, passaient du temps avec la famille, mangeaient des repas pantagruéliques, écoutaient leur grand-père ou leur tante leur lire "The night before Christmas" a la lumière du sapin…
Cette année nous avons décidé à la dernière minute d'aller à Paris. Les billets pour Paris avec la RAM étaient les moins chers (compares à ceux pour Rabat, Washington, Abidjan ou Accra, auxquels nous avons pensé), et surtout nous étions loges chez des amis, dans de très bonnes conditions. Un bel appartement dans le 15eme, habite par des grands-parents à la retraite, plein de livres, de jouets et de jeux pour enfants. Le Paradis pour Hakim et Omar, lorsque nous n'étions pas à la recherche d'une nouvelle rue à arpenter.
Les vols de nuits n'étaient pas de tout repos avec les garçons, à l'aller comme au retour, mais le séjour en valait la peine. Le climat était parfait: frais à froid, mais très ensoleille. Le métro parisien n'étant pas doté d'ascenseurs systématiquement pour les familles avec poussettes, les personnes âgées ou handicapées, nous avons surtout marche. Omar love dans un porte-bebe contre moi, Hakim pousse par daddy. Hakim a pu apprécier le métro, la Tour Eiffel, les jardins du Luxembourg et de Montsouris, la place de l'Etoile, les Champs Elysées, la place de la concorde et sa grande roue illuminée, ainsi que le « Paris by Night » en taxi, pour faire le tour des illuminations…
Nous avons mangé beaucoup de crêpes, de foie gras, de cerises, du très bon pain, des viennoiseries et des gâteaux en tous genres de chez Pichard… des choses qu'on ne trouve pas au marché de Gounghin, a Ouaga:)
Paris est une ville magnifique, d’une beauté à couper le souffle à chaque coin de rue, a toute heure de la journée et de la nuit. Nous y avons passe des moments mémorables avec les garçons, mais au bout d’une semaine nous étions contents de retrouver le dénuement reposant de Ouaga, les rues ou seules les constructions, la terre, et le ciel existent, les espaces vides et désorganises, un peu chaotiques. Cela nous semble plus humain et naturel après quelques mois de vie ici. C'est surtout plus reposant que l’hyper sollicitation matérielle qui existe à Paris a Washington et ailleurs. A titre d’exemple, aller acheter un yaourt pour Hakim à Ouaga revient à choisir entre deux marques et deux parfums ! A Paris, il faut passer en revue un rayon de deux à trois mètres, sur trois niveaux différents. N’est-ce pas ?
Acheter des vêtements pour les enfants répond au seul besoin de les maintenir dans les limites de la décence et du confort. A part quelques occasions exceptionnelles ou ils peuvent être élégants, et « sapes » comme on dit ici, le climat, la poussière et leur rythme de vie sont tels que ça ne sert à rien d’acheter de la marque ou de la grande qualité. C’est même une chose absurde ici.
Aux USA il fallait avoir une table de change, a domicile et pour le voyage, un coussin spécial pour allaiter, des porte-bébés en tous genres, des accessoires divers pour soi-disant stimuler le meilleur développement psychomoteur chez l’enfant. Ici, nous n’avons quasiment rien de tout ça. On est donc moins encombre, et surtout on réalise que tous ces objets sont loin d’être indispensables.
Et la famille ? Omar passe son temps à taper sur le djembé et le balafon, et sur tout ce qui y ressemble (poubelle en plastique, boite, pot…), en chantant, criant de joie. Il rebondit sur ses genoux et levé les bras au ciel. Il s’est enfin arrêter de se réveiller 3 à 4 fois la nuit pour téter. Il grimpe sur des petits tabourets, sur le grand lit de Hakim et se lance dans de grands monologues ponctues de rires. Il se roule sur son frère et le bouscule sur un tatami; il lui grimpe dessus et lui tire les cheveux… au grand scandale de Hakim. Omar n’est pas à plaindre, vous l’aurez compris ; du haut de ses 10kg 500 a un an, ils se défends bien. Il a a la fois du lest et du caractère – a l’image de son oncle- et a commencé à dire « NON » -déjà !-, a force d’entendre son frère !
et aisément avec tout le monde, mais… comme dit la maitresse: « hakim n’en fait qu’a sa tête! ».
Il est dans un état d’expérimentation permanente : les mains dans un vers d’eau, les doigts dans les yeux, le nez et la bouche de son frère, les dents sur le crâne dégarni de son père, des couts de carottes sur la tête du lapin, s’allonger avec tout son poids sur un bébé de 5 mois, tremper les mains jusqu’aux coudes dans l’eau de la serpillère, vider la salière dans son assiette…
Il teste aussi nos nerfs très souvent, comme vous l'aurez devine:)
Par ailleurs, Hakim est très très sociable. Il parle sans retenue à n’importe quel individu dans la rue, en commençant par dire un franc « Bonjour ! » ; il adore discuter, même avec son frère, qui ne parle pas encore ; il observe et souvent me fait remarquer des choses, des gens, des situations que je ne vois plus ; il est très sensible à l’évolution et aux changements chez Omar ; il les constate et les évoque ; il nous dit régulièrement des secrets dans l’oreille : « I love You So Much ! », et me grimpe dessus lorsque je fais manger Omar en me disant : « mameena, je m’accroche sur toi parce que je t’aime ».
Il veut qu’on lui lise des histoires avant la sieste, le soir à l’heure du coucher, et à toute heure de la journée. Hakim est un ami du livre.
Il adore faire les puzzles, jouer au lego, et aux Play mobiles. Il aime manger lorsqu’il y a un tajine, un couscous, ou du riz avec une sauce. Il adore le « Ceb u jen », plat de riz au poisson et légumes Sénégalais. hakim serait content si Mameena faisait un couscous tous les jours!
Matthew et moi essayons de garder notre sang froid devant un petit bonhomme qui nous met autant à l’épreuve. Certains jours sont plus faciles que d'autres. Il y a des jours où nous aimerions « le rendre à la maternité », comme on dit entre-nous ; mais dans l’ensemble c’est toujours le bonheur de l’avoir qui prime.
Matthew travaille de plus en plus, mais le projet avance plutôt bien pour l’instant, et l’équipe sur place est compétente, dynamique et motivée dans l’ensemble. Le travail ne s’arrête pas toujours à la fin d’une longue journée au bureau.
Un de ses collègues Burkinabé de la VOA à Washington, Samuel Kiendrebeogo est décède lors d’un séjour a Ouaga, pour les fêtes de fin d’année. Il a eu une attaque cardiaque à son domicile le 4 janvier au soir. Matthew lui avait rendu visite la veille au soir, et Samuel lui avait raconté son projet de s’établir à Ouaga pour sa retraite, et de se porter candidat pour être sénateur, représentant de la diaspora Burkinabé. C’était un coup dur pour lui, pour le service français de la VOA –qui venait de perdre un de ses membres d’un cancer des poumons début décembre 2011-, et surtout pour sa femme… qui a dû prendre l’avion le soir même de Washington a Ouaga.
Nos sincères condoléances a son épouse Cécile, sa famille, ses collègues et amis. Que son âme repose en paix.
Pour ma part, après avoir envisagé de déménager, et visite quelques maisons dans différents quartiers de Ouaga, nous avons réalisé notre chance d’être dans cette maison au style colonial, avec de grandes chambres et un plan très simple. Alors nous avons décidé de parer à ses lacunes en faisant quelques travaux d’aménagement. Faire revivre la jardin, installer une moustiquaire sur toute la véranda a l’extérieur de façon a pouvoir manger, jouer et passer du temps a l’extérieur, même en période de moustiques.
Cote massage, je me prépare soit à aménager le garage ou bien a faire construire une hutte nubienne en terre, traditionnelle, avec toit de chaume dans le jardin. Cet espace serait réservé au massage. Le bouche à oreille circule plus vite que je ne pensais, et je dois m'organiser pour répondre à la demande de manière professionnelle. Les rares services de massages sont dispenses dans des salons de coiffure ou de beauté, couples avec des soins de visage, pédicure, manucure, épilation… Alors j'ai la chance de proposer quelque chose qui ne se fait pas vraiment ici, a savoir des massages thérapeutiques qui visent plutôt la santé et l'équilibre, le Bien-être et la relaxation, le rétablissement musculaire, le maintien d'un bon système immunitaire…
J’ai aussi commencé un bénévolat, deux matinées par semaine, auprès d’une association qui promeut l’éducation préscolaire, l’accompagnement des adolescents et la sensibilisation des femmes à leur statut et leurs droits, dans un quartier défavorise de Ouaga. L’Initiative Communautaire Changer la Vie, a créé une école, une librairie, un centre d’écoute et de conseil pour les jeunes et les femmes, une infirmerie dans un cadre et selon le mode de fonctionnement communautaire.
Voila… Et quand je suis à la maison ou en sortie avec les enfants, je réalise la chance que j’ai d’avoir pu arrêter de travailler pour m’en occuper, et d’avoir malgré mes quelques activités, encore beaucoup de temps à leur consacrer. Grace a tout ce temps passe en leur compagnie, mes cheveux blancs poussent aussi beaucoup plus vite:)
A Ouaga, comme les possibilités de sorties avec les enfants sont assez limitées, les enfants jouent les uns chez les autres, et entrainent les parents dans ce courant de socialisation. On rencontre donc beaucoup plus facilement et plus vite, des adultes et des enfants, d'horizons et de nationalités différentes, avec des parcours très singuliers et une grande expérience du voyage. Et on se fait donc aussi plus facilement des amis qu’à Washington DC… ce qui n’est pas désagréable.
Voilà… c’est un peu ce qui se passe de notre cote. Et du votre ?
Avec toute notre affection nous vous embrassons tous,
Hakim, Omar, Matthew et mameena
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